Adresse :
Lot D1 : 22-24, quai de la Charente – 115, boulevard Macdonald 75019 Paris
Programme :
Construction de 86 logements et commerces
MOA :
SNI – Etablissement Île-de-France
Aménageur :
SEMAVIP
MOE :

Architectes : Badia Berger Architectes

Structure : EVP Ingénierie

Fluides : JLR

Économie : Lucigny Talhouet & Associés

Paysage : Era Paysagistes

Acoustique : Albino Taravella

HQE : OASIIS

Montant :
13,3 M€ M€
Surface :
6 224 m² SDP
Calendrier :
Livré en 2015
Certifications et labels :
H&E – Profil A , Label BBC , Plan Climat de Ville de Paris
Photographe :
Takuji Shimmura - 11h45 - Eiffage

Dans le grand paysage urbain du Nord-Est parisien le bâtiment s’inscrit à la croisée de réseaux multiples : boulevard Mac Donald, canal Saint-Denis, boulevard périphérique, faisceau ferré de la gare de l’Est.

Par sa verticalité,  l’autonomie de son  volume, il signale et souligne l’intersection des systèmes et des tracés. Marqueur du grand paysage, il balise la perspective du canal jusqu’aux confins de Saint-Denis et d’Aubervilliers. Vu depuis la porte d’Aubervilliers, il constitue une de toile de fond pour l’espace généreux du Boulevard MacDonald. De plus près, la fragmentation en deux du programme articule les échelles, les différentes ambiances urbaines et paysagères du boulevard et du canal. Côté boulevard, le bâtiment se raccorde avec précision au projet mitoyen. Le linéaire de la façade est infléchi pour accompagner l’espace public,  c’est une carapace qui se plie au tracé.

L’angle, telle une proue affirme la particularité du lieu. La variation des hauteurs et des architectures qui bordent le boulevard et le quai favorise la définition de deux espaces publics très différents, la rencontre de deux univers urbains superposés en un seul lieu.

Une  faille  les articule, aère l’îlot et prolonge le mouvement déjà inscrit dans la composition du lot voisin. Elle laisse voir un jardin planté, développé au sol et en façade. Cette porosité visuelle est renforcée par le traitement du plot soulevé du sol.

Les façades très contrastées expriment la double orientation des logements. Sur le Boulevard au nord, exposé au bruit, le dessin d‘une fenêtre unique témoigne du confort recherché et de la volonté de s’ouvrir vers les vues. Le détail mis au point allie le confort, le luxe d’un grand vitrage et la résistance acoustique.  La disposition permet de réduire la taille de l’ouvrant et de protéger l’ensemble des nuisances sonores directes La répétitivité assure économie et précision sans produire de monotonie du fait de la  puissance des volumes et de la peau.

Sur l’angle les baies arrondies sont comme les éléments d’une charnière, elle assure le basculement entre les deux écritures.

A l’intérieur de l’îlot, la végétation devient le matériau privilégié d’une architecture plus intime. Depuis des jardinières installées à même les balcons, des plantes grimpantes et retombantes colonisent des structures métalliques: Clematis, Lonicera, Aristolochia etc…

Les façades intérieures orientées sud-est et sud-ouest sont caractérisées par ses prolongements extérieurs aux géométries dynamiques, unifiés par cette peau végétale. De l’autre côté de la faille, un volume se détache et achève, par sa parenté volumétrique, l’opération voisine.

L’ensemble des logements est desservi au travers du jardin ouvert sur le quai à rez-de-chaussée. Les résidents franchissent la grille qui délimite l’espace public, puis rejoignent les halls en empruntant une passerelle légèrement surélevée au-dessus du jardin et protégée des intempéries par l’avancée des balcons du premier étage. Les logements se répartissent sur les deux bâtiments et sur quatre cages d’escalier.

L’ensemble des logements bénéficie de deux voire trois orientations, notamment les trois pièces largement majoritaires dans le programme. Ces derniers s’installent ainsi entre vue lointaine côté boulevard au nord, jardin au sud et balcons vers le canal à l’ouest. Aux deux derniers niveaux, les grands logements, parfois organisés en duplex, profitent de vastes terrasses.

Carapace de cuivre ajustée au nord, la façade réfléchit au loin la lumière et miroite dans les eaux du canal.  A l’inverse, la façade intérieure marie métal, béton et végétation pour créer une épaisseur habitée et apaisée. Tendu pour relier plusieurs univers urbains, le projet s’ancre à la croisée des réseaux. Par sa verticalité et l’autonomie du volume d’angle, il signale l’intersection des systèmes et des tracés, visible de très loin.