Le lycée est l’un des équipements majeurs du cœur de Val d’Europe, le centre urbain du secteur IV de Marne la Vallée, “La ville de d’Eurodisney”. Une ville “de boulevards, de rues, de places grandes et petites et de parcs”. A l’intérieur du cercle qui définit la forme de la ville et la délimite, le style architectural et l’homogénéité constante du bâti sont à mille lieux de la ville nouvelle des années 70.
Le terrain dédié au lycée est un délaissé triangulaire dont les deux grands côtés sont dessinés par des infrastructures ferroviaires. Ici l’insertion des équipements dans le tissu n’est pas significative, la continuité des façades et des alignements prend le pas sur l’autonomie des programmes et leur potentiel symbolique. Le cahier des charges imposait donc à la seule façade donnant sur un espace public de tenir strictement un alignement. L’écriture architecturale des façades n’est pas pour les équipements de Serris contrainte comme celle des bâtiments courants: toitures, corniches, frontons etc…
mais il était attendu néanmoins que le lycée s’inscrive “harmonieusement” dans le dispositif.
Afin de trouver une cohérence dans ce contexte urbain et architectural, nous avons choisi de nous appuyer sur notre interprétation de l’espace public. Faire pénétrer la ville au cœur du bâtiment est le premier objectif.
C’est l’espace public, le parvis qui déforme l’alignement, perce les murs, soulève le bâtiment et permet de voir loin, derrière la façade.
C’est lui qui réunit les différents publics, lycéens du secteur général et professionnel, enseignants, administratifs et clients du restaurant d’apprentissage.
C’est lui qui ordonne la composition et domestique le pôle restauration. Régi par des schémas fonctionnels et sanitaires extrêmement stricts, sa masse compacte est percée de patios successifs qui ouvrent des transparences dans toute la profondeur du site.
Au-dessus les logements de fonction prennent façades sur la rue. Dans le prolongement du parvis qui se glisse sous le Centre de Documentation et d’Information ouvert vers la ville, le hall, sur toute la hauteur du bâtiment met en communication tous les niveaux et les programmes communs.
Les façades disent la régularité du voile porteur en béton. Le matériau structurel est systématiquement visible là où il n’est pas nécessaire de le recouvrir de peaux protégeant l’isolant posé à l’extérieur. Il est révélé par un effeuillage.
Au contact de l’espace public la peau la plus exposée, la plus avancée est constituée de panneaux minces préfabriqués. Au-dessus du rez de chaussée, la peau devient bardage léger, puis le béton brut apparaît.
Entre les matériaux, les arrêtes sont vives, les plans affirmés, les articulations visibles. Toute fausse épaisseur est traquée.
A l’intérieur l’utilisation du béton en sol comme en mur participe à la même recherche de lisibilité et de contraste. Sur les plateaux des classes, le voile porteur lasuré de la circulation centrale sert de fil conducteur à la conception de la lumière et au parti pris de coloration. De même les façades intérieures des classes en béton sont conservées tel que.
Transparence, volumes, tensions, contrastes discrets mais réels répondent au paysage urbain de Serris.