Dans le grand paysage qui va du coteau à la Seine, la ZAC des bords de Seine se déploie entre deux lignes de force : la Seine et la voie du tramway :
– d’une part la promenade reconquise le long du fleuve,
– d’autre part la ligne du tram voie douce et plantée révélant un nouveau paysage urbain.
L’îlot articule ces deux paysages urbains
Le projet propose de mettre en correspondance et en résonnance leurs différentes échelles, leurs différentes ambiances urbaines et paysagères, depuis le grand paysage du coteau jusqu’à celui de la proximité qui accompagne l’habitat.
Pour cela, l’îlot va conjuguer l’accompagnement du mail dans l’angle nord-est /nord-ouest avec une extrusion dans l’angle sud-est /sud-ouest.
Sensible aux influences de son environnement, l’îlot devient ouvert, poreux, ensoleillé et vert.
La variation des hauteurs de bâtiments qui bordent les rues favorise la définition des espaces publics, la pénétration de la lumière et de l’ensoleillement.
Dans l’angle sud, la paroi de l’îlot est très basse, laissant pénétrer la lumière le soleil et le grand paysage du coteau dans l’îlot.
Dans l’angle opposé nord-est/nord-ouest les bâtiments en élévation accompagnent le mail et la rue du passeur de Boulogne.
Ils sont recoupés par des failles qui apportent une luminosité dans la rue et le mail en évitant l’effet corridor des plans de façades continus.
Organisation de l’îlot
La délimitation entre l’intérieur de l’îlot et l’espace public est matérialisée par une façade continue à l’alignement qui forme socle
Sur trois niveaux, 2 enterrés et deux émergents, une plaque urbaine, organise la mixité programmatique de l’opération : l’équipement scolaire, les commerces et les niveaux de parking.
Cette plaque forme un socle animé, creusé, planté qui exalte l’imbrication des programmes et les lie ensemble telle une topographie.
Au sud, le socle devient façade de l’école et s’ouvre vers le paysage du coteau celui-ci pénètre au cœur de l’îlot, le toit de l’école devient jardin.
Ouverte au sud, l’école bénéficie d’une situation privilégiée, elle se déploie sur deux niveaux autour de cours dont la situation a été dictée par la recherche d’un ensoleillement maximum.
A la fois ouverte et intime, l’école appartient à la ville, elle apparaît sur le mail des hirondelles, et au grand paysage avec qui elle dialogue par des vues lointaines et des continuités plantées.
Au-dessus du socle les volumes bâtis accompagnent les espaces publics et se découpent pour les faire bénéficier de l’ensoleillement et de la lumière du sud
Au-dessus du socle, les immeubles de logements viennent border les espaces publics majeurs.
Les façades intérieures s’ouvrent toutes vers le sud.
Les logements se répartissent dans trois bâtiments distincts de six à sept niveaux : mail, rue du passeur de Boulogne, et rue voie nouvelle du tri postal.
Leurs volumes sont proches mais adaptées aux trois situations urbaines qui caractérisent l’îlot.
Dans la partie Sud, rue de la Galiote, le bâtiment de logements se soulève pour former un préau au-dessus de la cour, le creusement de la masse signale et valorise l’équipement.
L’angle sud formé avec le mail exprime la mixité programmatique et signale fortement l’école.
Dans la partie nord, l’angle formé à l’intersection du mail et de la rue du passeur de Boulogne est marqué par un volume autonome.
La rue du passeur de Boulogne est animée par une façade en retrait, sa linéarité répond à la cour ouverte qui lui fait face.
La continuité est découpée par des failles qui offrent de grandes trouées de lumière, de soleil et de végétation à l’espace public.
Matérialité
Deux matériaux assurent la protection de l’isolation extérieure :
– Plaques d’aluminium
– Enduit minéral
La strate basse, formée par le socle conforte la continuité sur la rue, lisse et largement percée favorise l’accessibilité et l’éclairement de l’école et des commerces.
Afin de lui donner le maximum d’ampleur elle est revêtue de plaques texturées en d’aluminium. Ce matériau permet par sa brillance des continuités avec les surfaces vitrées. Les feuilles d’aluminium remontent sur les angles du mail et de la rue du passeur afin de verticaliser l’effet de socle.
Les parois en élévation sur les espaces publiques orientées nord-est, nord-ouest prolongent celles du socle. Les plaques d’aluminium se dématérialisent aux derniers niveaux. Un jeu de transparence de la matière laisse apparaitre des volets coulissants et les façades en enduit de couleur claire des loggias et des attiques. Cette peau d’aluminium se découpe au droit des failles et des angles pour laisser apparaître la végétation qui sont les matériaux de l’intériorité du projet.
Les murs perpendiculaires des failles, coupures franches dans la masse, sont végétalisés, des plantes grimpantes et retombantes colonisent une maille métallique à partir de jardinières.
Les façades intérieures orientées sud-est et sud-ouest sont caractérisées par les prolongements extérieurs. Ceux-ci comportent des jardinières et de treillages métalliques support de plantes.
La présence de bois au sol sur le deck situé au premier étage renforce l’idée d’intériorité.
Traitement des espaces libres
Le végétal matériau d’une topographie de l’ensemble du projet
Coteau boisé du val de Seine, frondaisons des bords du fleuve, plantations du mail, sol fertilisé de la ZAC, talus planté le long du T2, épaisseur verte des îlots qui le bordent, la présence végétale et la biodiversité fortement encouragée relie tout le projet.
Le projet comme une structure topographique autonome pouvant étager les plus grandes qualités d’une présence fertile dans l’ensemble des espaces extérieurs.
Les ambiances de jardin sont adaptées aux conditions d’entretien et à une bonne compréhension des limites entre les domanialités de l’école et des logements.
Le deck au premier niveau est conçu comme un jardin, agréable à traverser et propice à des relations de voisinage.
Les jardinières préplantées des balcons comportent des vignes vierges et des clématites, permettant d’avoir du feuillage protecteur en été, des couleurs ainsi qu’une matière légère et graphique en hiver. Les failles sont elles plantées de persistants aux tonalités plus sourdes de rocailles.
L’école est protégée des logements par des bandes plantées qui délimitent le pourtour de ses espaces extérieurs et assurent la protection solaire des ensembles vitrés ouverts au sud et à l’ouest.
Le patio, les jardins, apportent des ambiances variées, plantées d’essences locales favorables à une diversité de la flore et de la faune.
Ils permettent de différencier les locaux et de rythmer le temps scolaire : repos et restaurants en bénéficient.
Une attention particulière sera apportée à la mise en lumière et à l’ambiance nocturne pour affirmer une image nocturne singulière et sécurisante dans le quartier.
Les logements
Desservis par cinq cages d’escalier, les logements possèdent de multiples orientations, à partir de 3 pièces, ils sont systématiquement en prolongement extérieur et sont pour la plupart traversant.